Notre exposition emblématique associe l’artiste belge Dominique Goblet et la strasbourgeoise-camerounaise Nygel Panasco, que l’on connaît aussi sous ce nom pour ses concerts hip-hop
en solo.
Chaque année, un·e illustrateurice confirmé·e, venu·e de par-delà les mers, d’au-delà des Vosges ou d’outre-Rhin, dialogue à distance et en image avec un·e jeune talent de la région de Strasbourg, en deux fois dix dessins qui se répondent pour former un tout aux styles très personnels. En dehors du format A3 et de la scénographie, pas de règle préétablie ou de support imposé, narration si l’on veut, texte facultatif, bulles et marges en option.
Ce dialogue-là a la bougeotte, à la fois serein et intranquille, ancré dans le prosaïsme moderne, flottant sur une pastoralité de toute éternité ou emporté dans des univers parallèles. S’agit-il d’Ostende, de Paris, de Bruxelles ou de Strasbourg ? Les lumières sont aussi hypnotiques au creuset des gris crayonnés de Nygel Panasco que surgissant des gouaches de Dominique Goblet, sur les plages ou dans les mondes souterrains. Au centre de ce dialogue, un récit se noue entre un·e enfant qu’on dirait venu·e d’ailleurs et une majorette qui trace sa propre route.
Un catalogue du Dialogue, tiré à 200 exemplaires et préfacé par Kai Pfeiffer, est disponible durant l’exposition et au salon du festival.
Née en 1995 au Cameroun, Mireille Nyangono Ebene, alias Nygel Panasco, est diplômée de la HEAR en 2018. Elle navigue entre le dessin, la musique, l’écriture et la performance. Son travail d’illustration questionne la religion, la famille, l’identité, l’altérité, la sexualité, la mort. Elle se focalise sur des représentations des corps et des identités noires, dans le but de visibiliser notre humanité aux multiples facettes. Elle s’auto-édite, publie chez Colorama Print (Berlin) et Frankenstein (Milan), Strapazin (Zurich), L’Ennui (Nantes) et participe à des manifestations aussi diverses que la Paris Ass Book Fair, au Comic Festival de hambourg, la Documenta de Kassel, ou le Femfest au Molodoï à Strasbourg.
Illustratrice et plasticienne bruxelloise, début 90, elle contribue à la création de la revue Frigobox où elle poursuit des expérimentations techniques. En 2007 Faire semblant, c’est mentir (L’Association) reçoit le prix Topffer. En 2015 est publié Plus si entente (Frémok – Actes Sud BD), fruit de plusieurs années d’échange avec l’artiste Kai Pfeiffer. Avec Ostende (2021, Frémok), l’artiste livre une série de paysages des Flandres. En 2020, Dominique Goblet est élue présidente du Grand jury du FIBD et reçoit aussi le Grand Prix Töpffer pour l’ensemble de sa carrière. Elle expose régulièrement peintures et sculptures en Belgique, à l’étranger, et à Paris à la Galerie Martel.
Quarante micronations, créées par autant d’illustrateurices, défileront dans les rues de Strasbourg en ouverture de cette 13e édition du Festival.
Cette année, cinq nouvelleaux artistes — Clémence Démence, Elizabeth Pich, Émilie Plateau, Pauline Morel et Erwann Surcouf ont imaginé la leur, et leurs illustrations sont venues enrichir la collection originale de 2020, imaginée pour nos dix ans. Le défilé dans l’espace urbain s’arrêtera au Musée Tomi Ungerer et emmènera les visiteureuses de l’exposition Catherine Meurisse à la Bnu pour l’inauguration de l’exposition La bande dessinée du réel, une nouvelle forme de journalisme ? dans le cadre des Rencontres de l’illustration.
Cette exposition vous invite à découvrir quelques pages de La Légende des Champs de Feu, premier livre de Joseph Levacher paru aux Éditions Magnani en 2022. Silence, Tendresse et Courage, fuient la vallée des Champs de Feu, corrompue par l’arrivée du cupide et tyrannique Mercan. Dans la forêt qui surplombe la vallée, ces trois copaines redécouvrent la recette oubliée du levain des Champs de Feu et retissent les liens perdus avec leur milieu et celleux qui l’habitent. Une question demeure : faut-il redescendre dans la vallée pour affronter Mercan ? La fiction aux couleurs chaudes et au trait léger de Joseph Levacher prend une résonance particulière dans l’Alsace des vallées perdues de la guerre de Trente Ans. Découpée par l’auteur en vingt affiches grand format et disposée sur le quai des Bateliers, elle prend une nouvelle dimension et réserve sa fin au livre paru chez Magnani.
Dessinateur et auteur de bandes dessinées originaire de Normandie, Joseph Levacher est diplômé de l’École Estienne et de la HEAR en 2021. Auteur d’un jeu de « Tarot Païen » (Éditions Matière Grasse), il participe à plusieurs publications avec l’équipe Passe en Profondeur et publie des dessins dans différentes revues comme Culture Physique, Kiblind ou Support Magazine. En parallèle, Joseph Levacher auto-édite certaines de ses histoires, qu’il imprime lui-même en sérigraphie et en typographie.
Célia housset a grandi dans le Val de Loire, dans un petit village entouré de forêts et de châteaux. Après un diplôme d’art à l’ESAL-Epinal, il part travailler en tant qu’illustrateur à Strasbourg. Passionné de folklore, contes et légendes, il rencontre la maison d’édition jeunesse inclusive On Ne Compte Pas Pour Du Beurre. Il illustre avec elle le livre Il était une autre fois écrit par l’autrice Anne-Fleur Multon sur le thème de contes traditionnels revisités de façon queer et féministe. L’exposition présente une sélection des peintures originales tirées du livre.
Diplômé des Arts Déco de Strasbourg en 2000, Erwann Surcouf est l’auteur de bandes dessinées mélangeant fantastique et vie quotidienne comme la trilogie Les Sauroctones (Dargaud). Elle raconte la quête initiatique et picaresque de trois jeunes gens à travers une France post-apocalyptique, en quête d’une fusée mythique. À l’occasion de la sortie du dernier tome, l’auteur présente des planches et des crayonnés, une grande carte géographique dessinée, ainsi qu’un myriorama imprimé en riso.
Les Scrunchies est un groupe de rock inventé par Clara Hervé pour le passage de son diplôme à la HEAR. À l’origine l’envie d’imprimer un t-shirt pour un faux festival. Puis, au fur et à mesure, le groupe Scrunchies a pris de plus en plus d’importance : faux-flyers, fausses pochettes de vinyles, fausses dates de concerts… Ainsi de suite jusqu’à l’écriture du livre Before the Scrunch, qui raconte l’histoire de ce groupe. Pour le lancement de ce livre, elle a organisé un vrai-faux concert à l’atelier Demi-Douzaine. Les Scrunchies ont enfin basculé dans le monde réel, et pour leur deuxième concert, iels ne savent toujours pas jouer.
À l’occasion de la sortie de sa bande dessinée Demi-pensionnaires, Mona Granjon investit la vitrine de l’atelier Demi-Douzaine pour la transformer en cour de récréation du collège. Les passant·es pourront s’amuser à retrouver les personnages de la BD et d’autres surprises au milieu d’une foule de dessins d’ados boutonneux·ses. Un espèce de Où est Charlie ? avec plus d’hormones, de sacs Eastpak, et de carnets de correspondance. Mona Granjon a été diplômée de la HEAR en 2021. Ce qu’elle aime, c’est écrire des personnages et leur faire vivre des péripéties gênantes à moitié inspirée de sa vraie vie, qui n’est pas plus glorieuse.
Elles pratiquent la vengeance en toute décontraction et c’est pour ça qu’on les aime. Cette exposition présente une sélection d’illustrations avec une thématique commune : des femmes vengeresses, vénères et musclées inspirées du folklore et de la mythologie. Illustratrice installée à Strasbourg depuis son diplôme à l’ESAL-Épinal, Christelle Diale déroule un univers fantastique, occulte et étrange. Elle travaille principalement au graphite et s’inspire beaucoup de l’imagerie médiévale, de la Renaissance ainsi que de la peinture figurative.
Dans les grandes travées souterraines de la Maison Rose sont dissimulés sculptures grises, peintures jaunes, dessins verts, écrans et projections clignotantes. On y entend des sons violets, on y contourne des rochers marrons et des flaques bleues. Ouvrez sans crainte les livres bruns, oranges et kakis, c’est autre chose avec le rouge. Référez-vous souvent à ce texte car l’exposition est dans le noir. Pour de plus amples informations, consultez les vers ci-dessous. Pour les bilingues, une traduction est disponible ailleurs.
De la grotte des aînés
Au bunker de la bêtise
Le peuple Bétonite peint
Et danse sous vos pieds
Pour encore très très très longtemps
Dans une boite noire, huit machines illuminées. Des manivelles invitent le spectateur à manipuler ces jouets optiques. Finement ouvragés en matériaux de récupération, ces petits théâtres mécaniques forment une fête foraine miniature, à la fois poétique et satirique. Rémi, dessinateur à l’humour irrévérencieux, a trouvé dans ces systèmes optiques antérieurs au cinéma, le moyen de créer des images à la fois fixes et mobiles, plates et en relief, belles et monstrueuses. Des machines qui bousculent nos préjugés. Des machines à penser.
Commandée par la Ville de Strasbourg pour le 5e Lieu, l’exposition est aujourd’hui présentée dans la toute nouvelle bibliothèque du Studium (Université de Strasbourg). Elle consiste en une série de sérigraphies en bichromie. La ville y est vue à travers les « lunettes du genre ». Les femmes peuvent-elles occuper l’espace public comme le font les hommes ? Les aménagements urbains sont-ils pensés pour une appropriation par toutes et tous ? La manière dont les Strasbourgeois·es se situent, circulent et s’approprient ces lieux de vie est croquée par l’illustratrice avec humour.
L’incroyable aventure de fanzines réalisés par un Orléanais de ses 5 à 19 ans dans l’Après-Guerre et découverts en 2020. Xavier Girard, l’inventeur de ce fonds de plusieurs centaines de titres entièrement faits main, ouvre sa malle aux trésors pour le public. Il livre aussi les derniers progrès d’une passionnante enquête encore en cours où se mêlent secrets de famille, industrie des comics, nanars, puces, édition de théâtre et une artiste cachée. Exposition des fanzines dans la Bibliothèque Universitaire et présentation du film de propagande On tue à chaque page ! (1951).
Les auteurices sont installé·es près de Sainte-Marie-aux-Mines, où iels ont construit un atelier de sérigraphie. Inès présente les originaux du livre J’ai vu des vêtements sauvages (éditions du Monte-en-l’air) : un enfant blasé qui essaie tant bien que mal de faire barrière à la mer qui lui coule sur le coude, une géante qui fait du hula-hoop dans la nuit. Simon expose des vitraux réalisés à partir de typons de sérigraphies, gélatines, et dessins… des tableaux fonctionnant comme des petits autels de boîte de nuit.
Depuis 1988, le principal prix de la bande dessinée aux États-Unis porte son nom, et depuis les années 2000, le marketing applique son invention à tout et n’importe quoi. Le terme graphic novel,
qui devait marquer l’ambition littéraire de faire la différence avec le comic book, c’est cet auteur mythique et théoricien du 9e art qui l’a défini. Rétrospective avec une centaine de dessins originaux, des photographies et de documents.
Aude Barrio, Antoine Fischer, Yannis La Macchia, Barbara Meuli et Thomas Perrodin forment ce collectif genevois. Garder le contrôle sur le processus de création des livres du début à la fin est leur mission depuis 2004. Carte blanche en main, les artistes en résidence transforment le Cartoonforum en un bouillonnant mélange de laboratoire participatif, spectacle et exposition.
De son univers imprégné de musique dès ses études aux Beaux-Arts de Paris, avec à son actif un label musical et deux groupes, Alex Besikian a développé une esthétique de l’improvisation. Son éditeur, Matière, dit de lui : « Il échantillonne des photographies, des images de films, des éléments observés, des affiches publicitaires, des emballages, des bandes dessinées. Il les découpe, les assemble et les réinterprète à la mine de plomb, à l’encre ou aux crayons de couleur. »
En écho aux salons de dessin contemporain Drawing Now et Ddessin, l’exposition présente des travaux inédits de trois artistes de la galerie (Irma Kalt, Sandra Plantiveau et Franck Girard) et trois invité·es (Nicolas Aiello, Aurélie Amiot et Benoît de Mijolla). Le titre de l’exposition pointe le dessin comme un motif en soi et suggère le désir et l’intensité intemporelle contenus dans ce médium.
Pour la 7e édition de son parcours jeunesse, le Signe accueille le graphiste et illustrateur Vincent Mathy. Au fil d’ateliers immersifs et jouables en autonomie, Petits Specimens 7 invite les enfants et leurs parents à combiner les formes, les couleurs et les volumes afin d’interroger les fondamentaux de l’image tout en flirtant avec la représentation.